Retour à la case départ? PDV Mizu x Haxyl

Ils sont de retour à la maison. Enfin de retour, tous les quatre. Ses filles, elles se sont ennuyées, elle n'arrêtent pas de l'observer tandis qu'il le dépose sur le matelas - son matelas - pour ensuite le couvrir et le laisser reprendre conscience lentement. Ca ne prend pas de temps qu'un verre d'eau et deux comprimés se retrouvent sur la table de chevet, petite attention que l'ancien Hax n'aurait jamais offert à un humain, ou un hybride tant qu'à y penser.

Il sort discrètement, se massant l'épaule douloureuse, le souffle court, mais le visage impassible. Il était revenu pour une seule et bonne raison.

L'humain.

Un raison ridicule. Stupide. Mais la seule. Comment en était-il venu là? Comment ses filles s'étaient-elles laissées envouter par le jeune rebelle. Hax ne sait pas quoi faire et tourner en rond n'et pas une option. Pas pour le dob. Il se dirige lentement vers la cuisine, nettoyant le peu de vaisselle avant de sortir quelques poids et se perdre dans l'exercice, si concentré qu'il ne remarque la présence de l'humain qu'à son odeur, relevant la tête quelques secondes avant que ce dernier ne passe devant lui pour chercher ses chaussures.

-Que fais-tu? grogne-t-il d'une voix plus sèche et éraillée qu'il ne l'aurait voulu. Déjà qu'il n'avait jamais été un grand parleur, maintenant, c'était à peine s'il arrivait à communiquer autrement que par quelques grognements animales. Il montre des dents, se redressant avec tant de grace que même un félin en aurait rougi d'admiration. Les muscles roulent sous sa peau tandis qu'il prend le chemin de l'entrée, ses filles à ses pieds, attendant avec impatience l'accord de leur frère pour aller saluer dignement leur ami et compagnon. La main d'Hax se pose doucement sur la tête de Shi, son pouce cachant cette nouvelle partie manquante de l'oreille de la chienne, la blessure encore rouge.

-Mizu.

Sortir? Bien. Mais pas sans le Dob. Ce dernier enfile une veste, plaçant le capuchon sur ses cheveux un peu plus plus avant de traverser la porte à son tour, ne la verrouillant pas derrière lui. Le trio de chien suivent l'humain à bonne distance, n'essayant ni de le rattraper, ni d'être discret. Ils étaient présents, un point c'est tout.

Pas une seule seconde, le regard du chien ne se détache de l'humain, l'être ignorant les regards surpris ou méprisant face à un hybride qui suit son humain sans le discipliner. Il n'en avait rien à faire, ses pensées tournées vers de sombres horizons.

Il se rappelle sa décision, se rappelle la brutalité avec laquelle il a du partir. Il n'avait pas été en paix une seule journée, une seule minute, se demandant constamment ce que l'humain faisait. S'inquiéter... c'était nouveau ca. Du moins, quand ca ne concernait pas ses filles. Un regard suppliant se lève vers lui et d'un hochement de tête, Hax permet à Ki d'aller rejoindre Mizu.

Elle trottine jusqu'à lui, lui donnant un coup de tête pour attirer son attention même si elle n'en avait pas réellement besoin. Le coup est rapidement suivi par des lapées et Ki finit par sauter sur deux pattes, s'accrochant à l'humain pour quelques caresses. Shi, plus timide, marche, accroupie, vers l'humain, son oreille déformée couchée vers l'arrière. Une lueur de regret, de douleur passe rapidement dans le regard de l'hybride lorsqu'il se pose sur sa fille aînée. Elle avait souffert... plus que lui, plus que Ki et ne sera plus jamais la même. Il retient un gémissement, soupirant en baissant la tête, cachant son visage derrière les pans de son capuchon.

L'hybride s'arrête à un mètre précisément. Pas un centimètre de plus, pas un centimètre de moins. Il patiente comme le prédateur qu'il est, ne détournant pas les yeux du trio qui était sien. Ki avait jeté par terre l'humain, trop exubérante pour son propre bien. il soupire mentalement en la voyant aussi attachée à l'humain avant que son regard ne glisse sur l'homme en question. Il ne savait pas trop quoi penser à son propos. bien sur, il s'attendait à de la rancune, de la méfiance, mais il restait le maître et si mizu avait su pourquoi Hax était parti, peut-être... non, il ne fallait pas y penser.

Ses pupilles rougeâtres finissent leur chemin sur Shi qui est pratiquement couchée sur le sol. Cette soumission... elle n'était pas sienne. Shi, sa grande fille, la sagesse même, elle avait subit plus que son compte de torture.

Chien de combat... putain! Elle avait été forte, utilisée par ces racailles qui l'avaient au final détruite et lorsqu'il l'avait retrouvé... elle n'était plus elle.

Comment pouvait-on créer ce type d'amusement?

Sans même y penser, il grogne, un roulement de tonnerre vibrant dans sa poitrine et ce n'est qu'en reconnaissant la voix de Mizu qu'il se rend compte à quelle point il leur a fait peur. Ki et Shi, ses deux filles, non pas en alerte, mais effrayées.

Les accusations l'atteignent avec plus de précision que les balles d'un sniper sur-entrainé. Avant, avant, il aurait montré des crocs, il se serait fait respecter. Mais tout ce qu'il arrive à faire c'est de baisser les yeux.

Lui, le grand Hax.

Les choses avaient définitivement changé.

Il soupire comme le ferait un dob et à pas lent, s'avance vers le trio, les yeux fixés sur le seul être qui ne connait rien de leur passé. Il fronce des sourcils en remarquant ce petit diamant discret, se demandant comment et pourquoi, avant qu'il ne s'arrête à nouveau, cette fois-ci, dominant les autres. D'un geste, il rappelle ses filles et tend la main vers Mizu, lui attrapant le coude pour le relever malgré ses protestations.

-Ne reste pas sur le sol. Arrive-t-il à exprimer d'une voix base et autoritaire.

Un groupe de jeunes hybrides ricanent à le voir aider l'humain, mais il les ignore jusqu'à ce qu'il y en ait un qui se détache du troupeau et s'approche, l'air un peu vaniteux. Hax ne donne pas d'avertissement, il ne regarde pas l'inconnu. Un instant il est au coté de ses filles et la seconde d'après, le jeune puma est étendu sur le sol, le visage en sang et les cotes brisées.

Trop près d'eux. Il n'avait qu'à pas s'approcher aussi près.

Ce n’est que lorsque l’autre ne bouge plus sous lui que le dob se relève et s’éloigne. Il ne jette même pas un regard vers les inconnua, se doutant bien qu’aucun n’oserait s’en prendre à lui et sa famille.

Toujours un peu en arrière, il suit le trio, admirant la magie de Mizu agir sur ses filles. Après l’enfer, le retour chez lui était apaisant et la présence de Mizu – même si le jeune homme boudait – aidaient Shi et Ki à oublier, à s’amuser et se concentrer sur autre chose que d’attaquer et défendre. Il observe Shi s’appuyer sur la jambe de Mizu, Ki trottiner un peu et les attendre. C’était définitivement chez eux. Leur place, leur maison. Le quartier, l’appartement… son humain. Tout ca, c’était à eux.

Il repense à son contact avec l’humain, à son poids contre son corps, la chaleur. Cette chaleur qu’il n’avait plus recherchée. Il n’y avait que ses filles pour le toucher, se coller contre lui. Pas d’homme, humain, bâtard ou hybride. Personne. Depuis plus d’un an.

Sauf lui.

Il grimpe les escaliers deux à deux, arrivant à temps pour entendre l’autre faire son cinéma. Soupirant, il referme la porte et marmonne.

-T’avais qu’à pas sortir. C’est dangereux dehors.

Peut-être que s’il n’avait pas été la, les autres de sa race auraient agressé l’humain. Qu’aurait-il fait? Il ne veut pas l’imaginer, ne pas laisser son monstre refaire surface.

L’hybride se prend une bouteille d’eau, ignorant les tâches de sang sur ses vêtements et ses mains. Les filles n’osent pas l’approcher et Ki, pour s’occuper, va récupérer les miettes sur le chandail de l’humain.

Une fois la bouteille vide, il la jette, lave ses mains rapidement, montrant des dents avec irritation face aux petites coupures sur ses jointures. C’était chiant, vraiment chiant. Soufflant par les narines, il finit par abandonner et s’approche du trio, caresse la tête de Shi, faisant attention à son oreille, sentant milles petites cicatrises sous ses doigts sensibles. Il laisse Ki grimper sur le canapé, sur Mizu, la laisse faire son clown pour amuser sa sœur qui semble la regarder désespérée. Joueuse, Ki aboie, se tortille les fesses, mordille la main de Mizu pour qu’il s’occupe d’elle, lui présentant son postérieur, la langue sur le coté. Heureusement, elle n’avait pas perdu son entrain. Haz arrive même à esquisser un sourire avant de constater.

-Je vais me laver. Ne fais pas de bêtise.

Bien sur, provoquer le petit était encore une tâche digne du dob.

Hax se retourne pour prendre une serviette et tout son nécessaire pour se laver, ignorant les protestations de l’humain jusqu’à ce qu’il le sente bouger et c’est avec un regard particulièrement irrité qu’il fait face à l’humain.

-Dégage. Grogne-t-il d’une voix sèche et dure.

Il avance, le domine, sachant parfaitement bien que le seul être sur terre à ne pas reculer face à cette menace est bien le petit Mizu. Ses pupilles se contractent, brille de malice et tout d’un coup, il semble se détendre, devenir plus flexible et pourtant, plus prédateur que jamais.

-Hmmm à moins que ton but soit de prendre ton bain avec moi? C’est ca? Tu me provoque, sachant que je m’excite rapidement, tu cherche à attirer mon attention. C’est que tu veux? Que je te domine. Que je te montre ce dont je suis capable?

Il ne lui laisse pas le temps. Personne n’a plus de temps avec lui, ses réflexes étant devenus un peu trop aiguisés depuis… depuis son contrat. Il lui attrape les hanches à deux mains et le pousse sans douceur à l’intérieur de la salle de bain, l’acculant de son corps contre le mur. Un bruit sourd, menaçant et pourtant doux, traverse ses lèvres en continu. Il se penche au dessus de son oreille, claque des dents avant de chuchoter.

-Pourquoi n’as-tu pas peur?

Il ne comprenait pas, n’avait jamais compris. Cet humain, cet être fragile n’avait pas peur de lui. Il sentait autre chose, mais pas la peur. Comme s’il savait qu’importe les menaces du Dob, ce dernier n’allait rien faire. Ses filles. Elles l’aimaient trop pour qu’il s’attaque à lui.

Son nez se frotte sur la jugulaire, inspirant l’odeur de l’humain, cette odeur qui arrivait à le calmer sans même qu’il s’en rende compte. Il renifle, gronde et libère l’humain.

-Sors.

Et sans attendre, il retire son chandail, sa camisole et s’Attaque à son pantalon, le laissant descendre, se retrouvant nu sans pudeur.

Il s’arrête, fronce des sourcils, surpris par cette réaction. Jamais, au grand jamais il ne s’était attendu à voir l’autre homme se dévêtir et prendre une douche. Avant lui. Avec l’intention de la prendre avec lui. Pas seul. Il l’invitait clairement même. Le dob grogne, grimpe sous le jet à son tour, l’espace semblant soudainement réduit de moitié. Ne sachant pas quoi répondre à la provocation, plutôt perdu devant cette attitude fermée et pourtant, accueillante, il observe l’homme qui lui fait dos, la mousse coulant sur son corps athlétique.

Mizu. Il avait changé. Plus large sans pour autant perdre sa finesse d’humain. Il était beaucoup plus homme et Hax ne manque pas de remarquer cette petite chute de rein sexy. Il ignore son frisson, cette minuscule pointe de désir et tend le bras au dessus de la tête du jeune homme pour attraper la pomme de douche et la diriger un peu plus vers lui, son corps s’appuyant naturellement contre celui de Mizu. Il grogne, recule, laisse le jet étendre sa pluie sur son corps puissant. Un corps plus marqué, des cicatrices inhumaines marbrant son torse, ses cuisses et son dos, souvenirs de son passé sans gloire.

-Donne-moi le shampoing.

Un ordre qui n’attend pas de protestation. C’était ca ou il allait devoir s’appuyer un peu plus contre Mizu, l’acculer contre le mur pour attraper la bouteille et il sait parfaitement bien que Mizu n’allait pas aimer. Étrangement, le dob n’avait pas le gout de s’obstiner avec l’humain. Pas dans cette situation, dans cette nudité non seulement physique, mais plus profonde. Ses traits se détendent légèrement, le faisant enfin paraitre plus jeune, moins impitoyable. Soupirant, sans même savoir pourquoi il le fait, il ajoute.

-S’il te plait.

Son sourcil s’arque lorsqu’il constate vers quoi le regard de Mizu glisse. Sur son corps, son ventre. Étrange contraction musculaire. Et cette chaleur… il la connaissait mais ne l’avait pas ressenti depuis si longtemps qu’il avait cru son existence disparu. Du désir. C’était surprenant.

Il l’ignore, se concentrant sur le nettoyage de son corps, se concentre sur les mots de l’humain.

-Nous irons demain. Ce coir, je veux me reposer.

À peine était-il arrivé en ville que la rumeur d’un humain de grande valeur à l’hotel lui avait fait friser les oreilles. Il avait immédiatement su que c’était le sien et n’avait pas perdu de temps. Il n’avait même pas pris le temps de passer chez lui. Chez lui? Ici, dans cette appartement. Était-ce réellement chez lui? Il penche la tête, se rince sous le jet d’eau, fermant les yeux, son corps se collant contre celui de Mizu sans même y penser. Le savon glisse sur les deux corps, le contraste de la peau plus qu’apparente. Il soupire, roule les muscles du dos, les épaules, tendu.

Le reste de la douche se passe en silence, le Dob visiblement perdu dans ses songes. Il s’essore, mais n’enfile aucun vêtement pour sortir de la salle de bain et impassible, il attrape couverture et oreiller, les lançant sur le canapé.

Ses pas ne s’arrêtent pas là. Il retourne dans la chambre, ouvre les couvertures et s’allonge en soupirant, les filles grimpant à sa suite.

Est-ce qu’il avait entendu Mizu lui dire qu’il dormait sur le canapé? Bien sur! Est-ce qu’il avait approuvé? Aucunement. Si Mizu ne voulait pas dormir avec lui, parfait. Mais il n’allait pas perdre un confort durement acquis.

L’odeur est envahissante, la présence de l’humain sur ses oreillers, entre ses draps, définitivement insistantes. Hmmm c’était doux, agréable.

Le dob est littéralement épuisé et de commencer une guerre avec Mizu était la dernière chose qu’il avait le goût de faire. Mais ce dernier semblait particulièrement en forme. Il grogne, laissant la chaleur des couvertures le quitter, frissonnant, ses filles un peu plus contre lui. Il ouvre un œil irrité, montre des dents sans grande conviction.

-Je suis épuisé alors c’est certain que je ne prend pas le canapé. DE toute façon, les filles et moi n’auront pas assez de place la dessus.

Il s’assoie, écartant ses jambes nues, s’étire comme le chien qu’il est et dans un geste pratiquement invisible pour l’œil humain, empoigne le poignet de l’humain, le tire vers lui, Ki réagissant aussitôt en cédant sa place. La couverture suit et couvre le corps nu du Dob et celui à demi nu de Mizu ainsi que ceux des filles.

-Tu as le choix. Tu me laisse dormir ici sans dire un mot et tu as ta viande salée demain. Ou tu m’épuise et demain, je vais être trop fatigué pour quitter l’appartement, donc, pas de viande salée.

Du chantage, oui. Mais il n’avait pas le gout de se battre. Pas contre Mizu. Au contraire, il avait… il voulait.

Grognant, il lui attrape la taille et le moule à son propre corps, le nez dans les cheveux de l’humain, sa bouche chatouillant sa nuque.

-Dors maintenant. Ordonne-t-il d’une voix ensommeillée, faiblesse qu’il n’aurait pas présenté à tout le monde. Ses filles font leur place, tout près des deux corps chauds et soupirent avant de fermer les yeux.